un documentaire de Julie Bertuccelli
en salle le 12 mars 2014
Synopsis
Ils viennent d’arriver en France. Ils sont Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais...
Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé les échanges, les conflits et les joies de ce groupe de collégiens âgés de 11 à 15 ans, réunis dans une même classe d’accueil pour apprendre le français. Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par le même désir de changer de vie, remettent en cause beaucoup d’idées reçues sur la jeunesse et l’intégration et nous font espérer en l’avenir...
Mon avis :
Précisons de suite que nous sommes loin des habituels films sur l'éducation (Entre les murs, L'Esquive, Detachment) car il n'y a ici aucune rivalité entre profs et élèves. Et ça fait du bien.
Il s'agit d'un documentaire, donc rien -ou très peu- de ce qui est montré n'était écrit à l'avance.
Le titre fait évidement référence à la légende de la Tour de Babel, selon laquelle les hommes seraient condamnés à ne pas s'entendre puisqu'ils parlent des langues différentes.
Dans ce collège parisien du 10e arrondissement, ils mettent de côté leurs différences de langues, d'origines et de religion pour former un groupe d'élèves ayant pour but commun d'apprendre le français.
Très vite, on s'attache aux jeunes, qui livrent avec sincérité leurs histoires personnelles : déménagement des parents en France pour le travail, exil politique, parents séparés, enfant isolé qui n'a pas vu sa mère depuis 10 ans.. leurs situations sont loin d'être stables et confortables, mais les jeunes ne s'en rendent pas vraiment compte et s'adaptent de manière naturelle.
Parfois néanmoins, les images sélectionnées sont assez proches de la caricature : le chinois est discret, ne parle pas beaucoup, et il est fort en maths, alors que la sénégalaise est a l'aise en public, elle a du caractère, et s'emporte facilement.
Mais ces différences culturelles font la force de ce groupe incroyablement hétérogène. La diversité, c'est en effet une richesse, dans le sens où ça leur ouvre l'esprit et ça leur permet de prendre du recul sur eux-même, sur leur propre condition.
Le héros du film, si il y en a un, est la professeur de français, Brigitte Cervoni, chef d'orchestre humble et discrète de cette classe, qui encourage les jeunes à s'exprimer, sans jamais les forcer ni les juger.
Cette professeur incite les jeunes à échanger sur leurs préoccupations, qui tournent beaucoup autour de l'existence de dieu, de la religion, des inégalités entre riches et pauvres, ou de leur passions personnelles. Chacun apprend sans s'en rendre compte que l'autre, même si il est d'une autre religion ou d'une autre couleur de peau, est avant tout un humain.
Dès que l'une des élèves évoque une supposée discrimination, la professeur désamorce de suite cette situation explosive : elle ne laisse pas passer la remarque et explique clairement que la décision contestée est motivée par des faits concrets et pas sur la couleur de sa peau.
Ce documentaire est en fait le portrait d'une professeur "idéale" : juste, qui monte des projets avec ces élèves, les valorise, les pousse à donner le meilleur d'eux-même, et leur transmet des valeurs de respect.
Cette cour de Babel, c'est avant tout l'école de la tolérance.
Un film assez émouvant à conseiller aux amateurs de documentaires réalistes (il s'agit d'une coproduction Arte) et aux spectateurs qui accordent beaucoup d'importance à l'éducation.
La bande-annonce : sur allociné
En salle le 12 Mars
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