D.A.F. Marquis de Sade est une pièce de théâtre joué en ce moment au Ciné 13 Theatre.
D.A.F. ne signifie pas Directeur Administratif et Financier (déformation professionnelle bonjour). Ce sont les initiales du marquis : Donatien Alphonse François, avec lesquelles il signait ses manuscrits vers la fin de sa vie, en omettant volontairement de mentionner son titre de noblesse.
Résumé :
1784. Après six ans de prison à Vincennes, le marquis de Sade est transféré à la Bastille. Il se retrouve confronté à un coquin de geôlier, Lossinote, dont la vue seule lui rappelle le royaume de Lilliput dans lequel il est contraint d'évoluer. Notre prisonnier, toujours très fier de sa caste, ne peut du reste pas supporter d'être régenté par un homme sans nom, sans éducation, et provoque, avec toute la mauvaise foi qui le caractérise, des accrochages à répétition.
La première des liberté étant la liberté de tout dire, de tout imaginer, Sade s'invente une présence féminine, mélange contradictoire de fantasmes, de vertus, de perversions, de réalités historiques et de fictions romanesques, image du bouillonnement intérieur de notre homme. Moitié Justine, moitié Juliette, cette apparition lui permettra d'alléger ses peines en prison et d'exprimer ses idées. Car des idées, il en a... Et sur tout... Sur la religion, sur les lois, sur la peine de mort, sur la souffrance, sur la famille, sur la prison, etc...
Mon avis :
un pièce à réserver pour un public averti, qui nous permet d'en savoir plus sur les opinions de l'illustre personnage.
Pierre-Alain Leleu nous fait un très bon marquis de Sade, avec un regard malicieux et provoquant, qui colle aux propos choquants de cet homme pour qui le rejet des conventions est la raison de vivre.
Pour Sade en effet, les règles "sociales" qui permettent à l'humanité d'évoluer dans un minimum d'harmonie sont une aberration et vont à l'encontre de la nature même de l'humain.
Face à lui, la belle Dany Vérissimo, produit de l'imagination du Marquis, est là pour écouter ses pensées les plus obscurs et assouvir ses fantasmes.
D'après Sade, le plaisir de la femme n'a pas d'utilité. Seule compte la satisfaction de l'homme et de ses désirs, car si la nature a conçu l'homme plus fort que la femme, c'est pour qu'il soit en mesure de lui imposer sa volonté.
Toujours issu de l'imagination du marquis emprisonné, Michel Dussarat est vêtu en nonne, une façon de mettre en scène un face à face avec la morale religieuse, que le marquis n’épargne pas :
Le sexe de la femme est une orifice "ovale" qui ne s'adapte pas naturellement au sexe de l'homme. Rien ne vaut donc le orifice "rond" de l'anus, surtout si c'est celui d'un jeune adolescent.
L'insulte "Foutre dieu !" revient à de multiples reprises.. une insulte montrant bien que le marquis n'a que faire de la religion..
Quant au dernier acteur, il s'agit du gardien de cellule Jacques Brunet, très blasé, désinvolte, comme un gardin de prison qui ne demande qu'une seule chose : que son prisonnier soit sage et qu'il respecte les règles
Autant dire qu'il aura échoué dans son intention de le faire taire..
Mise en scène par Nicolas Briançon.
au théâtre Cine13 jusqu'au 9 Mars 2013
L'histoire du marquis de Sage sur Wikipédia
Des photos de cette pièce sur www.fabiendumas.blogspot.fr
Plus d'infos sur cette pièce sur www.dafmarquisdesade.fr
Places à partir de 16,50€
Réservations sur www.fnacspectacles.com
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