Merci à Romain pour la rédaction :
L'Attentat, un film de Ziad Doueiri.
Synopsis :
Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu’elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d’origine arabe, opère les nombreuses victimes de l’attentat. Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui annoncer que la kamikaze est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre.
Casting : Ali Suliman, Reymonde Amsellem et Evgenia Dodina.
Avis :
Un film audacieux pour deux raisons (au moins) :
- c'est adapté d'un livre unanimement acclamé par un auteur reconnu (Yasmina Khadra), donc la barre est placée haute avant même de commencer.
- ça traite d'un sujet qui divise unanimement la population mondiale, le conflit israëlo-palestinien.
Quand un éminent chirurgien arabe, installé en Israël, modèle d'intégration a Tel-Aviv, opère les victimes d'un attentat, il ne se doute pas que c'est sa propre femme qui est la responsable.
Apres une phase de déni, la réalité le rattrape vite et le frappe de plein fouet. Comment peut il continuer sa vie sans chercher a comprendre, comment ne peut il pas absolument tout remettre en question ? Son amour infini pour sa femme sera le moteur infatigable de sa quête.
Par ou commencer, il n'en a pas la moindre idée.
D'une façon très habile, le réalisateur nous immerge dans la tête d'Amine, et nous marchons dans ses chaussures immédiatement, partageant sa détresse, naviguant dans son brouillard.
Si notre première impression est la sienne et celle de ses confrères (l'horreur, la barbarie, les auteurs de cet attentat sont des monstres...) notre avis est de moins en moins tranché au fur et a mesure qu'Amine progresse.
Les flashbacks, la redécouverte de sa famille de l'autre coté des barbelés, rendent cette ligne entre innocents et terroristes, qui nous paraissait si nette, de plus en plus floue. Amine comprend qu'avec les choix qu'il a fait, il est un étranger pour tout le monde, n'ayant plus ni racines ni repères.
A défaut de prendre parti pour un des deux cotés, on saisit surtout petit a petit pourquoi il est difficile, voire impossible, de se ranger dans un camp. La quête devient le questionnement.
On ne finit pas le film en trouvant des réponses, on le finit en se posant des questions plus pertinentes. Et surtout, on le finit béat devant la prestation d'Ali Suliman, époustouflant dans son rôle de dériveur..
une autre critique sur le blog boulimie de culture : http://boulimiedeculture.wordpress.com/2013/06/14/lattentat/
Petit mot également sur le cinéma Louxor :
Salle spectaculaire avec double balcon, déco égyptienne luxueuse et clinquante, image et son irréprochables, accueil très souriant, tarifs abordables (10 places 50 euros, plein tarif 9 euros) et cerise sur la gateau, la terrasse au 2ème étage avec soleil, et vue sur barbes et le sacré coeur.
Vin, planches de charcuteries et bière ! Que du bien à en dire !
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