22 octobre 2013

RING au Théâtre du Petit St-Martin


RING au Théâtre du Petit Saint-Martin.
Une pièce de Léonore Confino
Mise en scène Catherine Schaub
Avec Audrey Dana, Sami Bouajila.
Décors : Élodie Monet.
Lumières : Jean-Marie Prouvèze.
Costumes : Julia Allègre.
Musique : Bastien Burger.
Image vidéo : Mathias Deflau.
Chorégraphies : Magali B.



Le pitch :
RING fait tous les soirs trembler les certitudes sur le couple.
Salués par la critique, Audrey Dana et Sami Bouajila, entre étreintes et uppercuts, pulvérisent avec une énergie euphorisante les idées reçues sur la vie à deux.
RING, c’est un terrain de jeu pour le couple. Pas question de tempérer ses efforts. Parents, amants, étrangers, maris et femmes, Adam et Eve, divorcés, veufs, tous se débattent avec leurs instincts, leurs idéaux, leurs réflexes d’enfants. Les clichés sautent, les étiquettes se décollent, pour questionner en profondeur le sens ou non-sens de la relation à deux.
Le rythme de la pièce est aussi dense que la course dans laquelle la vie active nous plonge, oscillant nerveusement entre rire et drame : d’une étincelle se propage un feu, d’un malentendu éclate une guerre, malgré les efforts surhumains de chacun pour coexister avec l’autre sexe.






Mon avis :
C'est d'abord un plaisir de voir Sami Bouajila en vrai. J'avais apprécié l'acteur dans La faute à Voltaire de Abdellatif Kechiche, Indigènes également (et un peu moins dans la série Signature).
C'est une prise de risque de sa part de monter sur scène, alors qu'il aurait pu rester dans le confort des rôles à la TV ou au cinéma. Cela prouve qu'il aime encore le jeu, les projets originaux, et qu'il ne pense pas qu'en terme d'argent (son cachet ici est forcément bien inférieur).
Quant à Audrey Dana, bien qu'ayant une carrière déjà respectable derrière elle, elle était une inconnue pour moi. Elle est en tout cas largement au niveau, alternant les personnages d'énervée, d'excitée, de désabusée ou de coincée qui se dévergonde..
Il ne s'agit pas d'une pièce classique. Il s'agit d'une succession de scénettes, sans fil rouge. Mais ce n'est pas gênant, car le tout est très rythmé (10 minutes max pour chaque scène) : les comédiens enchaînent les rôles, et grâce à une mise en scène épurée mais astucieuse, on passe assez facilement d'une scène à l'autre.



Parmi les scènes que j'ai noté :

- celle où Sami, père d'un nouveau né et en manque de sommeil, est en panique à l'idée que son nouveau né fasse bientôt ses dents. On s'amuse de voir Sami pousser des cris de détresse alors qu'il était si sérieux, en costume dans la scène précédente.



- la rencontre dans le bar où les 2 comédiens qui sont assez distants l'un de l'autre au départ, enchaînent les shots, puis finissent par se rapprocher, complément imbibés d'alcool..





- la scène de la salle de bain (le banc est reconverti en baignoire), où l'un dévoile à l'autre qu'il sait que l'autre a une relation extra-conjugale. L'autre s'enferme dans son mensonge, et symboliquement, refuse d'ouvrir pas la porte de la salle de bain.


- La dispute. Lui reproche à elle de rester au lit toute la journée, de ne pas "penser à l'avenir". Elle lui répond qu'il est mal placé pour lui donner des leçons, lui qui est marié est trompe déjà sa femme au bout d'un an de mariage. Il lui répond alors "moi, au moins, j'ai construit quelque chose !", pointant un rapport cynique au mariage, et également l'obsession de l'homme a toujours vouloir construire, même si cela n'a pas de sens.




- la scène où Sami parle de son enfance, dans laquelle il était "grandiose", où tout lui souriait, où son entourage plaçait de gros espoirs de réussite en lui. Aujourd'hui il se demande "Que suis-je devenu ?" , "Comment ai-je fais pour gâcher ce potentiel ?" pour finir dans les bras de sa campagne qui le console.


- La scène du banc où chacun énonce à voix haute ce qu'il pense, en listant tout ce qui l'énerve chez l'autre. Finalement les deux garderont cette liste de reproches en eux et tomberont d'accord pour s’énerver ensemble contre le lave-linge, qui fait définitivement trop de bruit.





- La scène de fin en guise de conclusion, qui dit dans les grandes lignes : pour faire vivre son couple, il faut vivre soi-même, intensément, dans le présent, et ne pas se laisser enfermer dans un quotidien répétitif -dans lequel il y a toujours quelque chose qui ne va pas- et où on s'accroche à l'espoir d'un meilleur lendemain, avec un autre boulot, un autre chef, ou un autre appartement, dans lequel on gagnera plus d'argent, ou dans lequel on ferait du sport..  



Finalement chacun trouvera une scène en particulier qui lui parlera plus que les autres, mais en tout cas on apprécie l'absence de temps mort et les 1h30 de spectacle passent vite.
La petite salle en demi-cercle donne aussi une ambiance très intime : on est à quelques mètres des comédiens, impossible de louper le moindre postillon.

Une pièce que je recommande sans hésiter.



La bande annonce :





Plus d'infos sur cette pièce sur www.petitstmartin.com
programmée jusqu'au 4 janvier

Entrées à partir de 22€ sur fnacspectacles.com

2 commentaires:

  1. Une pièce bien rythmée oui ! On ne s'ennuie pas une seconde.

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  2. http://www.bricabook.fr/2013/10/ring-theatre-du-petit-saint-martin/

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