Men, Women & Children
réalisé par Jason Reitman
réalisé par Jason Reitman
en salle le 10 décembre 2014
Synopsis :
Adaptation du roman de Chad Kultgen, Men, Women & Children brosse le portrait de lycéens et de leurs parents qui doivent affronter l’impact des nouvelles technologies sur leurs rapports, leurs modes de communication, l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et leur vie amoureuse. Le film aborde ainsi plusieurs enjeux sociétaux, comme la culture des jeux vidéo, l’anorexie, l’infidélité, la course à la célébrité et la proliféra- tion de contenus illicites sur Internet. Tandis que les personnages s’engagent dans des trajectoires, dont l’issue est parfois heureuse et parfois tragique, il est désormais évident que personne ne peut rester insensible à ce bouleversement culturel qui déferle sur nos téléphones, nos tablettes et nos ordinateurs.
Mon avis :
Le réalisateur a choisit plusieurs personnages très différents, parfois dans le cliché, pour dresser une image d'ensemble de la jeunesse américaine d'aujourd'hui et des difficultés qu'ont leurs parents à gérer l'influence du numérique, et surtout d'internet, sur lequel les jeunes découvrent les réseaux sociaux où on fait des concours de popularité, les forums qui nous donnent accès à des communautés qui prone l’excès (l'anorexie dans le film), les jeux en ligne dont on devient addict, et le porno qui perturbe nos attentes en terme de sexualité..
Une vision d'internet très négative donc, et c'est dommage car internet permet aussi d'avoir un accès illimité à une connaissance infinie, il suffit juste de savoir où aller chercher l'information et comment évaluer la crédibilité de sa source. Dans le film, on a des parents perdus face à des jeunes en manque de repères. On regrette qu'aucun des parents ne prenne son ado par la main pour lui montrer comment utiliser intelligemment le web, c'est dommage.
Néanmoins les personnages sont assez variés et qu'on soit jeune ou parent, il est facile pour le spectateur de s'identifier à au moins un des personnages
Moi j'ai surtout aimé le débat qui suivi le film, avec notamment deux intervenants (Michael Stora, psychologue et co-fondateur de l'OMNSH, et Vanessa Lalo, psychologue du numérique) et qui ont balayés un tas de sujets très intéressants :
Le fossé générationnel :
- pour les parents, le numérique est un élément nouveau qui n'existait pas dans leur jeunesse. Cette nouveauté est une source d'angoisse, car ils ont peur que leurs ados passent trop de temps devant l'ordinateur, ou qu'ils s'y fourvoient (mauvaise rencontre via un site de rencontre, addiction en tout genre)
- il y a un fossé générationnel, car le jeune sait utiliser les nouvelles technologies mais ne parvient pas toujours à lui donner du sens, alors que l'adulte sait donner du sens mais il est souvent perdu ou en retard sur les nouvelles pratiques numériques
- avec les moyens de communications actuels (téléphones, sms, texte apps..), on délaisse progressivement un schéma de transmission verticale (le savoir passait d'une génération à la génération suivante) pour un schéma de transmission horizontale (l'information circule naturellement à l’intérieur d'une même génération)
Les jeux vidéos :
- la diabolisation des jeux vidéos arrange bien les adolescents, qui y voient un refuge loin des adultes, un lieu où ils peuvent fuir loin de la pression de la réussite, où ils peuvent oublier un mal-être parfois présent lors de l'adolescence
- quand on parle de jeux vidéos, il s'agit rarement d'addiction au sens premier du terme mais plutôt de pratique excessive.
- lorsqu'on pense qu'un objet est la cause de son mal-être, c'est souvent une preuve qu'on est déjà accro.
- internet n'est pas un monstre, mais un révélateur, un amplificateur, qui donne aux humains les moyens de faire ce qu'ils n'osent pas faire dans la vie de tous les jours. exemple avec un joueur en ligne qui peut être un 'chef de clan' charismatique dans un jeu en ligne alors que cela lui serait impossible dans la vraie vie car il serait trop timide ou trop complexé.
Les réseaux sociaux :
- sur facebook, on constate une pensée hyper-positivité inquiétante. on y pratique du "personnal branding" : on soigne son image et on pratique ses RP (Relations Publiques) personnelles, mettant de côté les choses tristes ou difficiles qui font pourtant aussi partie de la vie.
- quand on navigue sur les réseaux sociaux, on laisse souvent sa véritable identité et on laisse des traces, et ces traces peuvent porter préjudice par la suite. C'est un point d’inquiétude pour les parents lorsqu'ils ignorent les activités en ligne de leurs enfants. Mais internet permet aussi de faire des rencontres réelles même si elle se passe via un ordinateur. Ces rencontres détachées des apparences sont une chance car elles permettent d'accorder plus d'intention au reste (les intérêt, les opinions).
- le réseau social peut être utilisé par les parents comme un moyen de contrôle. Pour l'ado, c'est un lieu où il est autonome et a l'opportunité de s'exprimer 'librement'. Pour le parent, c'est un moyen de surveiller les propos, les contacts et la vie de sa progéniture.
- le numérique est une prothèse, qui augmente nos facultés naturelles en nous permettant à n'importe quel instant de communiquer avec n'importe qui.
- le téléphone mobile pallie les angoisses de séparation. Pour l'ado c'est un nouveau doudou, qui lui permet d’avoir toujours psychologiquement ses amis autour de lui, même lorsqu'il est seul physiquement. Pour les parents c'est un moyen de se rassurer en se disant que où qu'il soit, leur enfant peut les joindre en cas de besoin, cette séparateur est plus difficile chez les familles monoparentales, plus fréquentes aujourd'hui.
Le mieux, c'est encore que vous vous fassiez votre propre opinion, en allant voir ce film, demain en salle :
Bande-Annonce 1 : https://www.youtube.com/watch?v=rCSsSqkLp9g
Bande-Annonce 2 : https://www.youtube.com/watch?v=phWl2KQIwIQ
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