23 janvier 2019

My Beautiful Boy


My Beautiful Boy, réalisé par Felix van Groeningen 
Avec Steve Carell, Timothée Chalamet et Maura Tierney


Synopsis
Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas, un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire.
Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro à l'héroïne et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance.
Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver. Se confrontant à ses propres limites mais aussi celles de sa famille.


Mon avis - !! contient spoilers !!
Une avant-première avec présentation du film par le jeune acteur Timothée Chalamet, grand sourire, vraisemblablement content d'être devant nous, et dégageant une énergie positive.


Une bonne humeur qui rentre en contraste avec le thème du film, assez sombre. Il est question de désespoir, le désespoir d'un père devant le comportement auto-destructeur de son fils, devenu accro aux drogues dures (méthamphétamine, héroïne, médicaments, etc..).

Le réalisateur Felix van Groeningen a déjà à son palmarès plusieurs très bon films dramatiques
* La Merditude des choses (2009) où il était question d'alcoolisme.
* Alabama Monroe (2012) une histoire d'amour puis un deuil, vraiment émouvant.
* Belgica (2016) dans le monde de la nuit, avec ses tentations en tout genre.

Pour ce film, on reste dans le registre du drame, de l'émotion bouleversante. Mais Felix est sorti de sa zone de confort. Il a traversé l'Atlantique, et s'est dôté de belles têtes d'affiche pour ses premiers rôles.



Steve Carell interprête le père. Il est loin des rôles comiques qui l'ont fait connaitre, mais joue très bien un père empathique, tendre, qui alterne entre désespoir et rage de ne pas pouvoir changer son fils. C'est lui le personnage principal du film, et son fils incarné par Timothée Chalamet apparait comme une énigme, un être qui est pris dans une spirale hors de tout contrôle.


Remontent à la surface les souvenirs de l'enfance de son fils, des séquences de nostalgie qui permettent au spectateur de mieux comprendre la construction psychologique de son fils. Des parents séparés, un père placé sur un piedestal, travaillant pour Rolling Stones Magazine, initiant son fils à Nirvana (Est-ce sérieux de faire écouter Territorial Pissings à son fils de 7 ans ?) ou à de la littérature alternative (Attention aux auteurs torturés). Egalement un échange dans lequel le père admet avec un sourire en coin avoir testé certaines drogues dans son enfance, ce que son fils prend non seulement pour un feu vert, mais la drogue devient une terre d'aventure dans laquelle il a l'opportunité de transcender, de dépasser son père, si parfait.

Contrairement aux films de référence sur la consommation d'héroine comme "Requiem for a Dream", "Trainspotting" ou "Basketball Diaries", le film n'est pas centré sur le consommateur. Notre jeune junkie s'exprime peu, sauf lorsqu'il prend la parole durant une cure de désintoxication, et qu'il décrit un grand trou noir à l'intérieur de lui, un grand vide qu'il essaye vainement de combler en prenant toutes les substances à sa portée.



La famille, elle ne sait pas comment réagir face à la lutte contre l'addiction de leur fils. Dans un premier temps, ils l'aident moralement et financièrement, mais au fil du temps, le fils s'éloigne et ils ont de moins en moins d'espoir de sauver leur fils, et réalisent qu'il s'agit de faire le deuil de l'enfant qu'ils ont connu.


Face aux problème de la consomation de drogue dure, ce film a un impact, car il sensibilise le public.
Il n'attenue en rien le pouvoir attractif de la drogue pour les adolescents qui découvrent leur corps, leurs sensations, leurs émotions, mais il est important de communiquer autour les risques de tomber dans une spirale addictive, et des souffrances que ça entraine.




Bravo Felix pour ce film émouvant et réaliste.



La bande annonce sur youtube

La bande son :
1. "Treasure" - Sampha
2. "Helicon 1" - Mogwai
3. "Protection" - Massive Attack
4. "Territorial Pissings" - Nirvana
5. "Sound and Vision" - David Bowie
6. "Song To The Siren (Take 7)" - Tim Buckley
7. "Svefn-g-englar" - Sigur Rós
8. "Bridge" - Amon Tobin
9. "Haiti" - Pan Sonic
10. "Beautiful Boy (Darling Boy)" - John Lennon
11. "Wiseblood (Johnny Jewel Remix) - Zola Jesus and Johnny Jewel
12. "Nanou2" - Aphex Twin
13. "Of Once and Future Kings" - Pavlov's Dog
14. "Symphony No. 3, Op. 36 II. Lento e Largo - Tranquillissimo" - Dawn Upshaw, London Sinfonietta & David Zinman


Un film en salle le 6 février 2019.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...