10 septembre 2013

Le Majordome

En salle cette semaine, Le Majordome, réalisé par Lee Daniels.



Le Majordome (titre anglais : The Butler)

avec
Forest Whitaker (Good Morning, Vietnam - Bird - Ghost Dog : La Voie du samouraï - Panic Room - Phone Game - Le Dernier Roi d'Écosse - Repo Men - etc.. )
Alex Pettyfer
John Cusack ( 2012 - Les Ailes de l'enfer - La Ligne rouge)
Robin Williams ( Will Hunting - Madame Doubtfire - Le Cercle des poètes disparus - Good Morning, Vietnam)
Lenny Kravitz (Hunger Games)
Alan Rickman ( Piège de cristal - Robin des Bois : Prince des voleurs)
James Marsden
Minka Kelly
Jesse Williams
Liev Schreiber ( X-Men Origins: Wolverine - les Insurgés)
Cuba Gooding Jr. (Jerry Maguire, Pearl Harbor)
Nelsan Ellis (Lafayette Reynolds de la série True Blood)
Terrence Howard (Collision, Iron Man)
Jane Fonda
Vanessa Redgrave,
Oprah Winfrey
Mariah Carey



Critique du film rédigée par Romain Levraut

Lee Daniels remet ça. Encore une réalisation impeccable sur un sujet passionnant dans un univers forcément captivant. Et cette fois, comme ne s'en cache pas l'affiche, il s'entoure d'un casting impressionnant (dont certains acteurs qu'on avait déjà vu dans le génial The Paperboy).

L'histoire est celle d'un employé noir à la Maison Blanche, au parcours improbable, à la loyauté exemplaire, à la patience inébranlable. D'un mandat à un autre, durant 30 ans, Cecil Gaines s'affirme comme un des piliers de la Maison Blanche, sur lequel tous s'appuieront, pendant les crises successives que traverse le pays.

La narration est linéaire, et même historique, puisque à son arrivée Eisenhower est au pouvoir, et il finit sous Reagan. La finesse de Lee Daniels réside en sa capacité à parler d'un sujet sans le nommer. Ainsi, son réel sujet est la vie à la Maison Blanche, d'ou viennent les décisions qui vont conditionner la vie des millions de citoyens américains. Hors, qui de mieux placé pour relater ce qui s'y trame, qu'un employé à qui l'on demande de « ne pas être vu, ne rien voir, rien dire, rien retenir ».

En évitant de faire le traditionnel « biopic » tellement à la mode depuis quelques années, Lee Daniels dresse le portrait d'un homme de l'ombre, intègre et respectueux, qui partage sa dévotion entre sa famille et son travail. Ce majordome est en effet une perle rare. En plus d'être proche des hommes des plus influents de sa période, son fils fréquente Martin Luther King, puis les Black Panthers avant de finir au congrès. Tous les ingrédients sont réunis pour peindre un portrait précis de ces périodes difficiles, des attaques du Ku Klux Klan, à la guerre du Viet-Nam, aux assassinats de Kennedy et Martin Luther King.

Un film à la fois touchant et instructif (qui se souvient de l'ordre exact des présidents américains depuis les 50 dernières années ?), pudique aussi car le réalisateur évite agilement de tomber dans le mélodrame. Je reprocherai peut être seulement une couche en trop de patriotisme, surtout au moment de l'élection d'Obama, un grand pas en avant, qui, bien que symboliquement très puissante, n'est pas non plus la solution à tous les problèmes, ni la promesse d'un avenir étincelant pour toutes les classes sociales.




Forest Whitaker est toujours aussi impressionnant, ainsi que le travail de maquillage sur tout le casting. Mention spéciale au chef monteur, qui propose des passages spectaculaires de montage alterné, ou dîners mondains se mêlent avec émeutes et lynchages, donnant ainsi au spectateur une perspective nouvelle, très très contrastée.

La bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=8JEc0BMYAVE

En salle le 11 Septembre 2013

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