09 août 2018

Frances Ha à La Villette

Film de Noah Baumbach
Avec Greta Gerwig, Mickey Sumner, Michael Esper
 Comédie et drame - 1 h 26 min - date de sortie : 1 septembre 2012

Synopsis :
 Frances rêve d’être danseuse, mais quand sa meilleure amie Sophie déménage, elle doit faire face à la réalité et prendre sa vie en main.


Mon avis :

D'abord le cadre : le Festival de Cinéma en plein air de la Villette dans des conditions très confortables (temps frais, chaise longue, petite couverture) - merci Allociné :)



Et pour le film, c'est une très bonne surprise. Ci-dessous ma critique :

Frances est une fille, hétéro, très attachée à sa meilleure amie. Elles ont vécu en colloc, et Frances a vécu son fin de cette colloc comme une rupture. C'est à contre coeur qu'elle fait le deuil de cette relation, elle lui fait une scène de jalousie lorsqu’elle se met en couple, l'invite à partage son petit lit une place lorsqu'il faut l'héberge, lui court après quand elle part de chez elle, lui jette des regards attendris...



Cette amitié est une histoire d’amour, mais asexuée. Le sexe d’ailleurs, Frances ne s’y intéresse pas vraiment. Elle est attirante, plusieurs hommes tentent de l’approcher, mais elle n’en a pas envie, elle se plait à se définir comme "undatable". Ce qui lui importe, c’est de garder sa complicité avec sa meilleure amie,d'être celle à qui celle-ci racontera ses journées.

Frances rêve de devenir danseuse, mais elle n’est pas assez douée. Pas facile de l’admettre. Si elle saisit l’opportunité qui se présente de travailler pour le secrétariat d’une compagnie de danse, alors elle tire un trait sur son rêve de petite fille. Un choix compliqué.

Lorsqu’elle part à Paris sur un coup de tête, c’est un fiasco. Mal organisée, elle ne verra pas les personnes qu'elle voulait, et va manquer une fête de départ.


Son univers est le New York 'tendance'. Les soirées dans des appartement spacieux sont des moments de réseautage, de représentation sociale. Chacun se met un peu en avant, on montre qu'on sait s'amuser, on montre qu'on jouit d'une situation enviable. Mais Frances ne rentre pas vraiment dans les clous, elle admet qu’elle n’a pas de situation stable, sans vraiment se soucier de l’opinion des autres. Elle dit parfois ce qu’il ne faut pas dire, elle peut -sur demande- improver des mouvements de danse, sans avoir peur du ridicule. Elle est entière, et n'a pas peur de choquer.
La vie de Frances est à contre-courrant (comme l’un des danseur de sa chorégraphie en fin de film). Ce n’est pas qu’elle refuse d’être dans la norme, mais ses envies, ses aspirations lui sont propres. Elle voit ses copines autour s'installer, parler mariage et enfant, mais elle se cherche encore.




Frances avance dans la vie à sa façon, avec ses contradictions, mais elle est authentique, sincère, et surtout elle croque la vie, comme on le voit dans cette scène où elle court dans la rue sur la chanson de Bowie Modern Love (référence à Mauvais Sang, de Leo Carax -  scène).
Modern, ce film l’est incontestablement. La femme du 21e siècle est libre, libre d’errer à sa façon, de faire ses choix seule, sans sa famille ou un homme pour lui dicter sa conduite.

Comme le film Manhattan de Woody Allen pour son époque (1979), ce film est un film contemporain, citadin, frais.

A voir..

Film disponible en DVD sur fnac.com

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