10 décembre 2018

Green Book : Sur les routes du sud


Green Book : Sur les routes du sud
Un film de Peter Farrelly
Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini plus


Synopsis :
En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.

Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.



Mon avis :
Très honnoré tout d'abord par la présence de Monsieur Viggo Mortensen à cette avant-première. L'acteur affiche beaucoup de simplicité, de modestie, parle de ses doutes initiaux lorsqu'on lui a proposé ce rôle. Le rôle principal est en effet celui d'un italo-américain, et lui n'a pas personnellement baigné dans cette culture, alors qu'il existe beaucoup de très bons acteurs d'origine italienne. Il s'exprime dans un français excellent, ce qui m'a surpris venant d'un acteur de sa renommée, que j'imaginais americo-hollywoodien, mais qui a des attaches en Europe.

Viggo, c'est une valeur sûre. pour citer quelque uns de ces films notables : Captain Fantastic, La Route, A History of violence, Les Promesses de l'ombre, ou encore la trilogie du Seigneur des anneaux‎...
Sa présence au casting est en général gage de qualité, une des raisons pour lesquels j'ai été voir ce film confiant, sans même lire le synopsis.

Et bien pas de regrets. Le film est traite d'un sujet délicat, mais il est très drôle. Le duo formé avec Mahershala Ali (L'Étrange Histoire de Benjamin Button, Moonlight, The Place Beyond the Pines) est efficace. Les deux personnages sont aux antipodes. L'un est noir, éduqué, droit mais froid, solitaire, longiligne quand l'autre est blanc, brut, beau-parleur mais attachant, très enraciné dans sa famille et son quartier, et ne compte pas les calories.



Ces personnages opposés donneront lieu à des dialogues savoureux, avec un humour bienvenu car il permet de faire retomber la lourdeur du thème et du décor, c'est à dire celui du Sud des Etats Unis dans lequel règle un racisme généralisé en 1962.

De mon point de vue, le film aborde avec humour et intelligence la question de la ségregation raciale aux Etats Unis, car même si il la subbit, Mahershala Ali renonce à la violence. L'une de ses grandes phrases est d'ailleurs
La dignité gagne toujours
.



Aux Etats-Unis comme en France, les tensions liés au racisme sont toujours présentes. Les uns pointent du doigt les problèmes d'inégalités des chances, de contrôles au faciès, et les autres désignent l'homme étranger, différent, comme un bouc emissaire, autant par ignorance que par peur.

Aux Etats Unis, on voit depuis 2013 l'éclosion du mouvement Black Lives Matter avec plusieurs manifestations dans le pays. Le sujet est sensible, et toujours d'actualité avec l'election de Trump soutenu par les nationalistes blancs.

Le cinéma a suivi avec plusieurs films sur l'histoire de révoltes :
- Amistad (1997), film épique de 2h45 de Spielberg.
- Django Unchained (2012) avec la touche Tarantino, de la tension mais surtout une grosse fusillade finale.
- Le Majordome (2013) dans la peau d'un majordome de la Maison Blanche.
- Twelve Years a Slave (2013) un film dur où un citadin noir du Nord est kidnappé et vendu comme esclave dans le Sud.
- The Birth of nation (2016), un film encore plus dur, dans lequel aucun blanc ne tend la main pour venir en aide aux esclaves.

Il y a des films durs, qui sont importants car ils montrent les faits, et la cruauté dont l'humain est capable. Ici la violence est davantage dans les situations de la vie quotidienne, mais elle n'est pas ou peu physique. Le film dénonce l'injustice mais envoie un message pacifique, fraternel.
On sait évidement qui sont les "gentils" et les "méchants", mais on ressort du cinéma sans haine. On a de l'admiration pour ce personnage digne, qui opte pour une révolte non-violente. Et par les temps qui courent, l'appaisement des tensions est une bonne chose il me semble.


Film en salle le 29 janvier 2019.

Pour en savoir plus :
- la bande annonce sur Allocine
- pour en savoir plus sur la vie de Don Shirley : wikipedia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...